Un accord « donnant-perdant » pour les femmes !
Grand absent de cet accord, le thème de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, contrairement à la feuille de route issue de la Conférence sociale de juillet 2012. Conséquences navrantes, car la précarité de l’emploi frappe particulièrement les femmes qui sont majoritaires dans le travail à temps partiel, dont les taux de sous-emploi et de CDD sont toujours supérieurs à ceux des hommes, et parce qu’elles représentent 75 % des bas salaires.
L’accord du 11 janvier ne changera rien à l’affaire ! Sur le temps partiel, il introduit certes une durée minimale de 24 heures hebdomadaires (au lieu de 20), mais avec une multitude de dérogations possibles. Notamment celle qui concerne les salariés de particuliers employeurs, tout de même 1,6 millions de personnes !
Or, nous le savons tous, ces temps partiels imposés, cela veut dire commencer tôt le matin, ou tard le soir, entrecoupés de temps morts, de temps de transport interminables pour se rendre d’un employeur à l’autre, qui rendent très difficiles une véritable organisation de vie. Sans oublier dans ces cas là l’impossibilité de placer les enfants en crèche, là où c’est encore possible.
Pire encore, cet accord prévoit la possibilité (pratique condamnée par les juges et l’inspection du travail), de conclure des avenants au contrat de travail pour augmenter temporairement le temps de travail, avant de le ramener à la durée initiale, voire à le baisser.
Alors oui, l’accord sur l’emploi du 11 janvier 2013 est un véritable piège pour les femmes !
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- ANI : Mercredi 6 mars après-midi, le projet de loi transcrivant l'accord du 11 janvier entre partenaires sociaux sur le marché du travail a été adopté en Conseil des ministres.
- ANI : Mardi 9 avril après-midi, l'Assemblée a adopté par scrutin public le projet de loi relatif à la sécurisation de l'emploi. 250 députés ont voté "pour", 26 ont voté "contre" et 278 se sont abstenus.